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Le danger d’un massage

Les portes de ascenseur coulissent, nous sortons, le visage enjoué de notre dernier fou rire et nous approchons de l’hôtesse.

. . . . . - Nous sommes attendues à 14 heures pour un massage en duo, dis-je en souriant.
. . . . . - Oui, je vous laisse prendre place dans la salle d’attente, derrière vous. Nous viendrons vous chercher.

Les sièges plus ou moins moelleux nous accueillent le temps de prendre un magazine, d’en feuilleter trois pages que deux silhouettes s’approchent.
Une femme, petite, les cheveux relevés et l’air un peu sombre. Bof…
Un homme, grand, carrure sportive, le regard pétillant et le sourire malicieux. Tiens, il s’est déjà occupé de nous ce matin durant la séance d’aquagym. Nous les saluons d’un sourire avec un regard un peu plus insistant sur l’homme.

Je suis déjà allée en Thalasso mais jamais encore un homme ne m’avait massée afin de m’apporter détente et bien être.
Cela sera peut-être une première.

Ils nous font entrer dans une pièce à l’ambiance cosy. Deux tables de massage se trouvent côte à côte. Une musique d’ambiance emplit la salle.

. . . . . - Dans le forfait que vous avez choisi, nous vous proposons soit un massage du dos, soit des jambes.

Mon amie et moi-même choisissons le dos.

. . . . . - Retirez le peignoir et…

L’homme s’interrompt en voyant le maillot une pièce de mon amie.

. . . . . - Et baissez votre maillot jusqu’à la taille, s’il vous plaît, puis veuillez prendre place sur le ventre, nous arrivons !

Il me regarde plus intensément et ajoute à mon intention que je n’ai pas besoin de changer ma tenue.

Mon amie s’approche du lit de droite, je prends place sur le second. La porte s’ouvre, les masseurs reviennent. La tête posée à l’endroit prévu, je ne relève pas les yeux. Je me détends au fil des secondes qui passent.
Une serviette se pose sur mon dos, une autre sur mes fesses, des mains que je sens grandes palpent le haut de mon dos, jusqu’à descendre sur mes cuisses. Le masseur retire la première serviette, défait la ficelle de mon bikini au milieu du dos et dans la nuque. Il baisse mon slip de bain jusqu’à mi fesses et le protège d’un drap de bain en éponge.

L’huile chaude se dépose lentement au milieu du dos. C’est vraiment très chaud, délicieux, reposant. Je ferme les yeux et me laisse envahir par ses dix doigts, ses deux paumes qui vont et viennent de la nuque à ma raie, passant par mes flancs, ma taille, ma poitrine… Ma poitrine ??? euh… il ne se trompe pas un peu le monsieur ? Ses doigts se faufilent souvent sur la peau de mes seins. Pas assez pour que je réagisse, mais suffisamment pour que je me pose la question.
Tout comme sur les fesses, les doigts caressent, frôlent glissent très près de mon sillon.
J’entends les gestes faits sur Line mon amie, le silence est d’or.
Les mouvements sont doux chez moi, ils semblent plus brusques pour elle. Les bruits que je distingue me rappellent le massage subit dans les bronzés ou la grande vadrouille. Je souris. La masseuse lui demande deux fois si ça va. Mon masseur ne pose pas de questions… Sûr de lui !

Il s’attaque à mon épaule gauche, mon bras, mon poignet, ma main, la paume, les doigts… un après l’autre, il passe ses doigts entre les miens, les masse, les garde serrés entre les siens. Comme s’il me tenait par la main. Comme deux amoureux.
Je suis surprise, pas tant par le geste, c’est un massage, mais par l’intensité qu’il semble y mettre. C’est très doux, très lent, presque… sensuel.
Il reprend les mêmes gestes sur mon bras droit et à nouveau s’y attarde. Il s’accroupit devant ma tête, ses genoux craquent, j’ouvre les yeux et mon regard s’attarde sur son entrejambe. La couture est déchirée. J’étouffe un rire… nerveux peut-être.

Il se redresse et reprend ses gestes dans mon dos, puis sur ma tête, mon cuir chevelu… J’en aurais ronronné. J’ai envie qu’il retire la pince qui retient mes cheveux longs. Mais je ne dis rien, je me laisse bercer.
Ses mains quittent ma tête, s’attardent sur ma nuque, caressent la peau de mon cou, descendent le long de mon dos, s’approchent de mes fesses, s’écartent, remontent le long de mon flanc, terminent sur ma nuque.

Ses doigts attrapent les ficelles de mon bikini qu’il noue sous mes cheveux. La ficelle près de mes seins se fait coquine et il la cherche quelques secondes. J’hésite à me soulever pour l’aider, mais dans ce cas, ma poitrine dénudée serait visible. Qu’il se débrouille finalement, non ? Sauf s’il s’y attarde volontairement. Le doute persiste.

La serviette se pose à nouveau sur mon corps, me couvrant entièrement et une voix douce m’annonce que les deux masseurs s’éclipsent quelques minutes pour nous laisser reprendre nos esprits.

La porte se ferme, le silence reprend ses droits. Je somnole légèrement, mon amie éclate de rire et me ramène à une réalité nettement plus ludique !

. . . . . - Bonté… quel massage !

Je soulève la tête, me tourne sur le côté et la regarde se rhabiller. Je la copie, tout en l’écoutant me relater son massage.

. . . . . - T’as eu toi aussi les coudes enfoncés dans la peau ?
. . . . . - Non !
. . . . . - Et les mains qui te frappent ?
. . . . . - Non plus… Tu as eu un massage sur la tête ?
. . . . . - Une seconde… ou deux peut-être, juste le temps de me tirer les cheveux.
. . . . . - Hummm, c’était trop bon. Et les doigts ?

Elle secoue la tête… Apparemment, son massage était sportif contrairement au mien.
Le silence et une douce chaleur nous accueillent dès l’entrée dans la salle de repos. Nous avons le choix entre des fauteuils basculants en cuir avec une vue imprenable sur les Alpes ou des matelas d’eau. Line s’allonge alors que je bascule dans le cuir. Je somnole alors qu’elle s’endort.
Je me laisse bercer par sa respiration régulière.

Après ces instants de détente, nous repartons vers les vestiaires. Rhabillées, nous nous dirigeons vers la sortie du spa.
Mon masseur s’approche de Line et lui serre la main en lui souriant et la saluant chaleureusement.
J’ai un pincement au cœur. Mais aussitôt il se tourne vers moi et son sourire s’accompagne d’un regard intense. Il prend ma main plus longuement, attend que Line s’éloigne de quelques mètres et me susurre :

. . . . . - Madame, j’espère vous revoir très vite.

Je ne sais quoi dire. Je lui souris et rejoignis Line, les jambes un peu flageolantes.

 

 

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